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"When the lord made me, he made a ramblin' man"
9 septembre 2014

Sous le soleil des Tropiques

Nous sommes le 9 septembre, et aussi fou que cela puisse paraître, je commence à voir fleurir de-ci de-là sur Internet des articles louant à grands cris le retour imminent de l'automne, en mode "Owi les feuilles commencent à tomber des arbres et Starbucks sert des Pumpkin spice lattes dans tous les sens youplaboum"

Je souhaite donc contrebalancer cette détestable tendance lancée par des gens non moins détestables qui d'ici un mois vont avoir la chance inestimable de PORTER UN PULL, en vous faisant part de mon opinion personnelle. J'ai toujours adoré faire part de mon opinion personnelle, quel que soit le sujet, donc au fond ceci n'est probablement qu'un prétexte. 

Ici, dans cette délicieuse petite île tropicale qu'est Taïwan, ce n'est clairement pas du tout, du tout, du tout, DU TOUT bientôt l'automne. C'est même très franchement l'été. Bon, là il va bien se trouver un rageur pour grommeler dans son coin "Ouaaais, bon et de quoi elle se plaint elle ? C'est l'été, elle a de la chance, ici il pleut, grmblblblblbl." Ma réponse est la suivante : J'ÉCHANGE MON ÉTÉ CONTRE TON AUTOMNE QUAND TU VEUX GROS, et je te laisse même le Pumpkin spice latte en prime. Et ici aussi, il pleut.

Bon voilà, l'été, jusque là, j'avais rien contre. C'est dur d'avoir quelque chose contre l'été quand on est bretonne. C'est comme avoir quelque chose contre les fées ou les licornes. On sait pas trop trop si ça existe en vrai, mais ça a l'air super gentil quand même, nan ? Et puis ensuite, j'ai découvert que l'été "Bretagne" et l'été "Tropique du Cancer", malgré leur goût partagé pour un taux d'humidité élevé, différaient sur plusieurs points.

Alors OUI, c'est sympa les palmiers le long de la route, les cascades dans la jungle et les mangues fraîches toute l'année. Mais bon moi, souvent, quand je sors de chez moi, j'ai l'impression d'entrer dans le hammam du LU. Sauf que ça sent pas trop trop l'eucalyptus. Ca sent les pots d'échappement de tous ces connards de scooters anarchistes. Ni dieu, ni maître, ni code de la route. Je m'égare. J'aimerais bien, une fois de temps en temps, sortir de chez moi et constater qu'il fait plus froid dehors que dedans, mais je dois être exigeante. L'autre jour, j'ai demandé à ma collège taïwanaise quand est-ce que ça allait commencer à se rafraîchir, et elle m'a répondu que rien n'était moins sûr et que parfois, fin octobre, il faisait encore 30°C. J'ai failli pleurer. Puis je me suis dit que si je pleurais, j'allais encore aggraver cet état de déshydratation dans lequel mon organisme se trouve indubitablement, avec tous les litres de sueur que j'ai perdu depuis mon arrivée.

En France, comme dans tout pays agréablement tempéré, tout un chacun essaye de s'épargner les auréoles de sueur sous les bras. L'avantage à Taïwan, c'est que des auréoles de sueur sous les bras sont bien le cadet de tes soucis, dans la mesure où généralement après cinq minutes de marche dans la rue ton tee-shirt est à essorer, ton visage dégouline ostensiblement et tu transpires même des genoux. Pour pallier cette grande déshydratation généralisée, et éviter que la population taïwanaise ne se présente exclusivement sous une forme lyophilisée, sache que les averses de catégorie mousson dégénérée sont là pour te réhydrater intensément, régulièrement, et ce surtout quand tu n'as pas ton parapluie sur toi. 

Bref, l'idée de fond c'est : j'ai chaud, le soleil est méchant, ça brûle, mes mains sont perpétuellement frippées comme si je sortais de la douche, mon bronzage n'a plus aucun sens (la marque du short el le camaïeu de traces de bretelles et de profondeurs de décolletés en fonction du tee-shirt, c'est hype).  La simple idée de porter un tee-shirt à manches longues me donne des sueurs froides. Enfin, des sueurs chaudes. Enfin de la sueur quoi. COMME D'HABITUDE. Y a-t-il une température  au delà de laquelle le corps humain fond ? Non, sérieusement ?

Mais tout va bien. Je m'habitue. L'autre jour, alors que j'arpentais le port de Keelung sur le coup de 19h, les yeux perdus dans les flots (et les bucoliques porte-containers) sur lesquels tombaient la nuit, je me suis dit "Houuu, ça se rafraîchit, j'aurais du prendre une veste !" Puis j'ai levé la tête, et sur l'un des immeubles se trouvaient un écran indiquant la température. Il faisait 29°C.

P1010254

(Cette photo est là pour illustrer l'omniprésence solaire)

(Pourquoi à chaque fois que je me dis "Je vais écrire un article pertinent sur Taïwan et sa magie", je me retrouve à raconter des conneries ?)

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Commentaires
V
Merci de me faire voyager à travers tes périples chinois. C'est super une nièce qui réalise le rêve de sa vieille tante... Je t'embrasse très fort. Mireille.
S
Allez, quelques mots à déguster : glaçon, piscine, fraîcheur vespérale, 15°c, vent frais/vent du matin, tequila on the rocks, frissons, chair de poule, bloody cold weather... Rien que pour toi !
M
Hihi je connais bien cette humidité là, et le pain de mie qui moisi en une nuit et les habits aussi! Mais c'est encore plus dure à Taipei city, yang ming shan c'était super pour ça. <br /> <br /> Ici la "wet" arrive, là cest l'hiver et il fait 27 la journée et 22 la nuit, on est en pull et pantalon le soir. Il fera bientôt 35 et 99.9% d'humidité, les taiwanais on dit que c'était pire que Taiwan, j'ai peur ! Et quand il pleut tout le monde dit merci sauf qu'après ça s'évapore et que c'est le hammam LU x2... j'écrirai un article à ce moment là, si mon clavier est waterproof. Bisous d'Oz!
J
Tu te seras accoutumée à la pollution à Jinan, à l'eau glacée et au froid à Surmang, au piment à Chongqing ... eh bien à Taiwan la thématique, comme dirait ta soeur, c'est la sueur. Comme tu l'as si bien cité :"... la route vous plume, vous rince, vous essore, ... (N. Bouvier)". On n'essore pas le linge sec donc vive les suées tropicales
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